15 08 2010 - Nouvelles d'Amérique (3) . "Nul ne sait si Barack Obama optera pour un "New Deal international"

Publié le par Nominoe

 

LEMONDE.FR | 12.05.10 | 17h11  

 

 

007 : Après presque un an et demi de pouvoir, comment la diplomatie de Barack Obama s'est-elle distinguée concrètement de celle de son prédécesseur ?

  

Bertrand Badie : Vous avez raison de vous interroger sur le concret, car le bilan des changements apportés jusqu'à aujourd'hui souligne surtout le grand virage rhétorique et symbolique pris par le nouveau président. La rhétorique ne renvoie pas pour autant à du vide ou du creux. Elle suggère peut-être une ligne diplomatique nouvelle qu'il ne faudrait pas tenir pour purement superficielle.

 

Barack Obama sait que les Etats-Unis souffrent d'abord d'une impopularité qu'il convient de corriger avant de lancer toute initiative concrète. Il a mesuré le grand malentendu qui sépare les Etats-Unis du reste du monde. Il cherche très probablement à mettre la politique internationale des Etats-Unis à l'unisson d'un idéal républicain vieux comme la déclaration d'indépendance mais oublié depuis bien longtemps par les diplomates et les soldats de la superpuissance.

 

Le problème est de savoir comment éviter le cercle vicieux : de nouvelles déclarations d'intention sont-elles crédibles tant que les dimensions les plus concrètes de la politique étrangère ne suivront pas ? Mais on mesure à ce niveau les multiples aspects de "l'impuissance de la puissance" : celle-ci ne se mesure pas seulement dans ses impasses militaires, mais dans la marge de manœuvre diplomatique des Etats-Unis infiniment plus limitée qu'on aurait pu le croire. La grande question est de savoir si Barack Obama pouvait avoir une approche nouvelle et plus juste des grands conflits : Afpak, conflit israélo-palestinien, Soudan...

 

Il semble, à l'épreuve des faits, que s'attendre à un retournement diplomatique face à ces grands dossiers est pratiquement impossible. La voie de la décrispation, effectivement, ne débouche sur pas grand-chose. Finalement, les Etats-Unis sont plus réactifs que proactifs, comme toutes les autres puissances. Les possibilités de changement viendront d'ailleurs du jeu social, des initiatives des petits et des faibles, beaucoup plus libres et mobiles.

 

Ce qu'en revanche on aurait pu attendre et qui ne vient toujours pas se trouve dans les orientations nouvelles de la stratégie américaine : dans l'éventuelle et dangereuse prolongation du conflit afghan au Pakistan, dans l'évolution des rapports avec l'Iran, voire dans le reformatage de ceux entretenus avec la Chine, dans le repositionnement face à l'Europe et face à l'OTAN. C'est en se déclarant de manière plus nette et plus claire sur ces dossiers que, peut-être, Obama réussira son premier mandat.

 

Filounet : Le commentaire de 007 en appelle un autre. Pensez-vous que d'ici la fin de son mandat Obama aura le temps de se désengager de pays comme l'Irak et l'Afghanistan suffisamment pour qu'on y voie une approche neuve de ces conflits ?

  

Bertrand Badie : La logique du désengagement est, comme je le signalais à l'instant, la plus difficile à mettre en œuvre, là où les points fixes sont les plus nombreux et les plus durs à surmonter. La vraie question est encore une fois à la frontière de ces sujets : Obama va-t-il entériner ce lent et effroyable glissement du conflit afghan vers le Pakistan ? Je ne suis pas sûr qu'il ait fait un choix définitif, mais je crains qu'il n'ait pas mesuré tous les périls qui se cachent derrière un tel glissement.

 

Sur l'Irak, l'essentiel du retrait est déjà pensé, et encore tout récemment confirmé, malgré la détérioration de la situation.
Mais la question qui se pose est aussi dans la marge du sujet : la diplomatie américaine va-t-elle enfin regarder l'Irak comme une société dans sa complexité et dans ses souffrances, ou comme un Etat pion d'une stratégie politico-militaire régionale ? Rien n'indique de façon claire et définitive que Barack Obama ait changé de grammaire sur le sujet, là où d'ailleurs ses conseillers restent divisés.

 

Miodownick : Pensez-vous qu'Obama est plutôt réaliste ou plutôt idéaliste dans sa diplomatie ? Peut-on faire des parallèles avec la diplomatie du président Carter ?

Woodrow Wilson : Quels sont les grands courants de références de la pensée d'Obama ?

  

Bertrand Badie : On ne peut plus limiter le spectre des courants de pensée en matière internationale au couple réalisme-idéalisme, qui, d'une part, est trop simplificateur, et qui, d'autre part, a volé en éclats avec l'apparition du néoconservatisme qui en construisait une sorte de synthèse. Nul doute que Barack Obama est, comme la plupart des dirigeants américains, profondément marqué par une pensée de type messianique.

La cristallisation de celle-ci est différente : Obama corrige le messianisme dominant aux Etats-Unis par une vision incontestablement plus mondialiste, moins prisonnière des prémices culturelles et religieuses américaines, mais tout aussi marquée par le poids des valeurs politiques fondatrices, celles de démocratie, de libre-échangisme et d'un libéralisme à l'américaine qui continue à s'exprimer comme ce fut le cas dans les grands discours qu'il a tenus depuis son élection. Lors de la remise du prix Nobel de la paix à Oslo, il a insisté plus lourdement qu'on ne pouvait s'y attendre sur la pertinence de la guerre juste, montrant ainsi que la grammaire qui a dominé la pensée internationale américaine n'est pas vraiment interrompue.

 

Simplement, à la différence des néoconservateurs, cette guerre juste est davantage raisonnée, a moins l'allure de cette croisade puritaine qu'on lui trouvait sous la précédente administration. Très influencé par la personnalité du penseur protestant Niebuhr, Obama s'inscrit dans une continuité qui remonte à Woodrow Wilson, avec qui il partage incontestablement un goût pour le multilatéralisme qu'il a rappelé dans son discours devant l'Assemblée générale des Nations unies, une vision institutionnelle et libérale du système international, mais qu'il complète d'un attachement aux paramètres nouveaux de la mondialisation. Ceux-ci ne sont pas ceux de ses prédécesseurs : très ouvert aux autres cultures, il est aussi profondément marqué par l'élargissement du système international à un monde plural qui ne se limite pas aux centres de gravité européen et nord-américain, ce qui le distingue même d'un Carter, et surtout d'un Clinton, qui ne portaient probablement pas la même attention à la diversité historique, géographique et culturelle du monde.

 

En bref, je miserais davantage sur l'idée d'une continuité messianique mais plus lucide, plus réaliste que celle des néoconservateurs, davantage mondialisée et surtout, moins innervée du rapport obsessionnel à l'instrument militaire qu'on trouvait dans l'administration Bush.
Cela ne suffit probablement pas à marquer un "New Deal" international : le monde intellectuel américain est partagé sur ce plan, nul ne sait aujourd'hui le chemin que choisira le nouveau président.

 

b. : Quel rapport de la diplomatie américaine vis-à-vis des institutions multilatérales ?


Diplo : Obama préconise le multilatéralisme, en témoigne le sommet contre la prolifération nucléaire. Mais est-ce une vision traditionnelle du multilatéralisme ou une vision rénovée ? Autrement dit, qu'a-t-il apporté en termes de relations internationales ?

  

Bertrand Badie : Le retour des Etats-Unis au multilatéralisme ne fait aucun doute, tant dans les principes affichés que dans les pratiques amorcées. Obama a même probablement cherché à mettre ce changement en exergue comme marque de sa rupture avec son prédécesseur.
Est-ce que pour autant les Etats-Unis ont rompu avec les vieux démons : rien ne permet aujourd'hui de l'affirmer, et ce pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, la réticence des Etats-Unis au multilatéralisme est historique, récurrente, profondément enracinée non pas tant dans l'opinion américaine que dans la classe dirigeante. La peur obsessionnelle du Congrès d'être dépossédé de ses prérogatives continue à se manifester sans qu'on puisse parler, même dans les rangs démocrates, d'une rupture sensible depuis l'an dernier.

 

D'autre part, l'engagement de la superpuissance en faveur d'un "multilatéralisme sélectif" limité aux seules démocraties, voire, du même coup, aux Etats "occidentaux", s'est trouvé confirmé jusque dans l'entourage proche du nouveau président. Anne-Marie Slaughter, l'une des plus proches conseillères d'Obama pour les questions de sécurité, a confirmé l'option d'une "ligue de démocraties" comme directoire du monde.

 

Sur ce point précis, la divergence entre les deux équipes qui se sont affrontées lors de l'élection n'est pas claire. Plus encore, Obama a montré un certain goût pour le "minilatéralisme", celui du G8 ou du G20 qu'il a accueilli à Pittsburgh. Il a aussi affiché une aise certaine dans les sommes bilatéraux avec la Russie et surtout avec la Chine. La grande conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique s'est même cristallisée dans un face-à-face Obama-Hu Jintao.

 

La faiblesse actuelle du système onusien, liée en partie à la personnalité de son secrétaire général mais aussi à l'échec global des grandes réformes du soixantenaire, révèle une impasse dont on attend toujours les prémices d'une sortie à l'initiative de la nouvelle administration américaine.

 

Pour que le multilatéralisme redémarre, on a besoin en fait d'un déverrouillage américain et d'une initiative forte des puissances émergentes qui, même elles, semblent aujourd'hui se lasser.

 

yourt : Comment la politique de "main tendue" s'est-elle concrétisée ? Qu'a-t-elle rapporté ?

  

Bertrand Badie : Elle s'est exprimée sur le plan rhétorique et symbolique. Mais ce n'est pas rien. Je ne vois pas d'initiative de rupture qui ne commence de la sorte ; c'était un point de départ : l'erreur serait de tirer trop vite les conclusions d'un échec là où on n'a eu affaire qu'à l'introduction...

 

Ni le dossier iranien, ni le dossier israélo-palestinien, comme les rapports avec le monde musulman ne peuvent évoluer favorablement sans une énonciation de la sorte. Mais seule et sans prolongement concret, il est évident que cette symbolique n'a aucune pertinence diplomatique.

 

Raison de plus pour persister et progresser sans chercher immédiatement un retour sur investissement. N'oubliez pas qu'au centre des relations internationales post-bipolaires se trouve une asymétrie extraordinairement profonde, grossièrement opposant le Nord au Sud, et qui bloque, paralyse et anéantit toute initiative.

 

Le retour à une politique internationale symétrique est le prérequis, hélas complètement ignoré tant par les néoconservateurs que par leurs actuels épigones européens.

 

Climacus : La diplomatie d'Obama vis-à-vis de l'Iran a-t-elle, selon vous, évolué depuis son arrivée au pouvoir ?

  

Bertrand Badie : Je crains que oui. Toute analyse attentive montre que ramener la complexité du sujet iranien à une politique de sanctions et de bâton est absurde, dangereux, jusqu'à faire le jeu des radicaux iraniens les plus extrêmes. Obama semblait en être convaincu et avait choisi clairement une autre voie telle que décrite dans ma réponse à la précédente question.

 

La pression pour un retour à cette politique de sanctions semble avoir été suffisamment forte, venant du Congrès, venant des lobbys américains, venant d'Israël, mais aussi des dirigeants européens, pour que le nouveau président se réaligne sur une mécanique qui, en l'espèce, ne laisse aucune marge de manœuvre pour conduire directement à une aggravation ingérable du conflit. Barack Obama est en train probablement de perdre un atout qui sera vraisemblablement ramassé par la Chine, la Russie, peut-être le Brésil ou la Turquie...

 

Jean-Pierre Faugère : Comment expliquez-vous le piétinement d'Obama dans le dossier du Moyen-Orient, alors qu'il avait des objectifs ambitieux et qu'il a soulevé des grands espoirs notamment dans une certaine opinion arabe ? Avait-il sous-estimé la détermination israélienne ? Est-il dans l'incapacité de faire pression sur Israël ?

  

Bertrand Badie : Contrairement à une légende vieille de plus de cinquante ans, les Etats-Unis ne sont pas tout-puissants au Proche-Orient et ne tiennent pas, comme une formule commode le prétendait, les clés de la crise.

 

D'abord pour des raisons intérieures : les Etats-Unis sont prisonniers d'eux-mêmes, d'une culture qui, de Bible en messianisme, leur donne peu de mobilité dans la lecture du conflit israélo-palestinien ; ils sont aussi l'otage de lobbys extraordinairement puissants qu'Obama s'était appliqué à contourner mais avec des succès inégaux et au total décevants ; ils sont également tenus par un très long et vieil investissement diplomatique aux côtés d'Israël, dont il est difficile pour eux de se défaire.

 

Au niveau international, ils restent en réalité dominés par le petit allié, selon une formule qui rappelle que dans un conflit, ce n'est pas nécessairement le plus fort qui l'emporte, mais celui qui est en position d'agir directement sur le terrain et de placer son protecteur devant le fait accompli.

 

Ajoutons à cela qu'Obama ne peut afficher une nouvelle politique américaine au Proche-Orient qu'en s'appuyant sur des alliés locaux : en fait, le désert a recouvert tous les alliés arabes traditionnels des Etats-Unis, enfoncés dans une faiblesse qui va jusqu'à la caricature lorsqu'on prend en compte la diplomatie égyptienne, mais qui est finalement rejointe par l'Arabie saoudite et la Jordanie, qui perdent cette qualité de relais qu'on leur avait un temps prêtée.

 

Enfin, l'Union européenne a sa part de responsabilité : en approfondissant ses anciennes positions et en les recentrant après la disparition de l'URSS, elle aurait pu pousser, ou du moins conforter les Etats-Unis dans une position plus équilibrée. Ce fut le contraire : depuis 2004 et l'élargissement de l'Europe, celle-ci n'a cessé de se rapprocher d'Israël jusqu'à pratiquement épouser sa cause, rehaussant ses niveaux de coopération institutionnelle et participant avec les Etats-Unis d'un jeu qui conduit mécaniquement à inclure l'Etat hébreu dans un monde occidental élargi, favorisant aujourd'hui son entrée dans l'OCDE et peut-être demain dans l'OTAN. Quelle marge de manœuvre reste-t-il pour Obama ?

 

monfr : Quelle place tient l'UE aux côtés des Etats-Unis d'Obama ? Comment celui-ci perçoit-il l'UE et ses partenaires européens ?

 

Bertrand Badie : En fait, jamais la place n'a été aussi petite. Peut-être plus réduite encore qu'aux pires moments de l'administration néoconservatrice. D'abord, chacun sait que le président américain regarde prioritairement vers l'Asie. Ensuite, le manque d'originalité des postures européennes, peut-être un certain ralliement du Vieux Continent aux vieilles thèses néoconservatrices, le conduisent-ils à ne plus donner la priorité à ses alliances privilégiées qui intéressaient George W. Bush.
Outre l'Asie, Obama s'intéresse à la Russie. Il s'intéresse au Sud. Il appartient à l'Europe de savoir se redéfinir par rapport à cette nouvelle équation.

 

Miodownick : En quoi l'élection de David Cameron peut-elle changer les relations bilatérales entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni ?

 

Bertrand Badie : Le changement, je n'y crois pas, tant les relations américano-britanniques ont été constantes depuis 1945 malgré certains moments d'animosité entre dirigeants qui ne s'entendaient toujours pas parfaitement sur le plan personnel.
Par ailleurs, l'étrange coalition qui se dessine à Londres rend improbable l'expression d'une politique étrangère nouvelle et profondément originale.

 

bagdadi : Peut-on faire un rapprochement entre les diplomaties de M. Sarkozy et M. Obama ?

 

Bertrand Badie : Manifestement non si l'on en croit non seulement les humeurs du moment, mais les lignes qui s'esquissent. Si les relations entre M. Sarkozy et George W. Bush se sont vite concrétisées en termes positifs, la rencontre du président français avec Obama a été incontestablement plus difficile.

 

Les prémices sont tout à fait différentes, presque inverses, et les affrontements n'ont pas tardé : on se souviendra de ce choc lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à l'Iran, où Nicolas Sarkozy avait stigmatisé l'excès de prudence du président américain. On retiendra aussi la marginalisation par Obama de l'ensemble des dirigeants européens lors du sommet de Copenhague. On prendra enfin la mesure du peu d'intérêt d'Obama pour l'Europe, qui ne s'y rend que rarement, qui ne s'y réfère que marginalement, et qui a construit sa personnalité ailleurs, largement au-delà de l'Atlantique.
 

Maison Blanche : D'après certaines sources sérieuses, la diplomatie américaine serait entièrement entre les mains des clintoniens. Barack Obama serait-il dès lors sinon "prisonnier" de sa "cohabitation" avec son ancienne rivale, du moins isolé ? Autrement dit, les "primaires" ne continuent-elles pas... ?

 

Bertrand Badie : Cette version est un peu excessive, mais je la crois fondamentalement juste.
Pour plusieurs raisons, simples à comprendre. D'abord, en termes de personnes, de "think tank", d'équipe constituée, le réservoir démocrate est essentiellement formé de clintoniens. Le nouveau président a du mal à trouver des conseillers et des experts en politique étrangère venant d'un autre sérail.

 

D'autre part, le "clintonisme" n'est pas rien : c'est l'expression moyenne et quasi consensuelle du courant démocrate, mais hélas aussi de ses échecs et de son manque d'imagination tels qu'ils se sont manifestés au long des années 1990, faisant perdre au monde huit précieuses années pour repenser ce qu'il devenait après la chute du Mur.

 

Le conservatisme prudent qu'incarne l'ancien président démocrate et que prolonge son épouse constitue très probablement une pesanteur avec laquelle Obama doit compter.

 

Ce sont ces mêmes démocrates qui sont majoritaires au Congrès et qu'Obama ne peut toucher et mobiliser que par la médiation de l'équipe clintonienne. A court terme, l'effet est paralysant ; à moyen terme, les choses peuvent évoluer, et assez vite : il se manifeste en ce moment dans les universités et les milieux intellectuels américains une évolution sensible des façons de voir et de penser. Par dizaines, des ouvrages de rupture commencent à paraître. Peut-être est-ce là l'expression d'un redémarrage dont il pourra profiter lors de son second mandat ?

 


 

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