14 08 2010 - Nouvelles d'Amérique (1) . Barack Obama rechigne à signer l'armistice avec les banquiers

Publié le par Nominoe

 

LEMONDE | 23.07.10 | 15h05 

 

 

Les cartons d'invitation ont parfois une valeur symbolique énorme. Comme attendu, Jamie Dimon et Lloyd Blankfein, les patrons de JPMorgan Chase et de Goldman Sachs, n'ont pas été conviés, mercredi 21 juillet à Washington, à la cérémonie organisée pour la promulgation de la loi sur la réforme financière. Des absences qui montrent bien que le président Barack Obama n'a pas fini de mener la vie dure aux grandes maisons de la place. Tout le monde gagnerait pourtant à une pacification de leurs relations.

 

Mettre M. Blankfein à l'écart est une chose. Après tout, sa banque vient de verser 550 millions de dollars (425 millions d'euros) à la Securities Exchange Commission, le gendarme américain des marchés, pour mettre un terme à des poursuites. Mais M. Dimon, lui, est censé être un exemple dans la profession, pour avoir préservé JPMorgan Chase des pratiques ayant ruiné nombre de ses confrères. Il doit cependant son exclusion de la liste des invités à ses critiques ouvertes sur certains points de la loi.

 

En lui envoyant une invitation, Washington aurait fait un geste d'apaisement. Résister à la tentation de continuer à stigmatiser les banques pour des raisons politiques à l'approche des élections au Congrès de novembre enverrait le même genre de message.

 

Il ne s'agit pas de demander à M. Obama d'épouser le point de vue des banquiers - ni de quelque autre groupe d'intérêt que ce soit. Tous ces dirigeants ont massivement soutenu son rival républicain John McCain en 2008 ; et après la détente née du plan de relance démocrate, applaudi par le monde des affaires, les traditionnelles passes d'armes entre la Maison Blanche et Wall Street ont repris au sujet de la fiscalité ou de l'intervention de l'Etat.

 

Un plan crédible

 

La Maison Blanche pourrait tout de même en faire un peu plus pour arrondir les angles. Un plan crédible pour réduire le déficit américain à long terme réinstaurerait un peu de confiance entre les deux parties. Et plus vite la réglementation du secteur financier sera étoffée, mieux cela vaudra. Il ne serait pas non plus inutile de nommer à la tête des instances de régulation des individus connaissant mieux le secteur bancaire. Les personnalités capables de tenir un dialogue constructif avec les patrons de banques font cruellement défaut.

 

Dans ce genre de situation, c'est en général le secrétaire au commerce qui est le mieux placé pour jouer ce rôle, mais la fonction est exercée par Gary Locke, qui a fait toute sa carrière dans la politique. Si les banques américaines ne doivent s'attendre à aucune complaisance, il n'en reste pas moins que la présence de visages familiers ne peut guère faire de mal.

 

(Traduction de Christine Lahuec.)

 

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Publié dans Amérique du Nord

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